Soutenez l’Institut Docteur Angélique sur Tipeee : https://www.tipeee.com/institut-docteur-angelique
ou sur ce compte en France :
Compte Crédit Mutuel : Titulaire: Institut Docteur Angélique
C/C Eurocompte Asso Tranquillité INSTITUT DOCTEUR ANGELIQUE
RIB : 10278 02900 00020282701 18
IBAN : FR76 1027 8029 0000 0202 8270 118
BIC : CMCIFR2A

Accédez à tous les cours (philo, théologie) : https://www.i-docteurangelique.fr/DocteurAngelique/accueil.html
Ou encore :
http://docteurangelique.free.fr/accueil.html
La liste complète des « Premiers pas Catholiques » :
https://premierspascatholiques.wordpress.com/

Dans une récente tribune publiée par le magazine catholique en ligne autrichien Kath.net, Mgr Eleganti s’est livré à une longue critique du prochain Synode qui vient de conclure sa phase diocésaine pour entrer dans la phase continentale, laquelle doit se dérouler jusqu’en mars 2023.

L’évêque Marian Eleganti affirme que les discussions autour du synode sur la synodalité se concentrent sur « les mêmes vieux refrains réchauffés pour la énième fois depuis les années 1970 ». « Hypocrisie sans borne », confusion », « instrumentalisation de Dieu » – Mgr Marian Eleganti peine à trouver des mots assez durs pour exprimer sa désapprobation sans équivoque du contenu des discussions entourant le synode de 2023 sur la synodalité.

Figure populaire et emblématique des trois dernières Journées mondiales de la jeunesse à Madrid, au Brésil et à Cracovie, Mgr Eleganti a été l’évêque des jeunes de la Conférence des évêques suisses pour la région germanophone de la Suisse entre 2011 et 2018. Il aurait démissionné en raison de désaccords avec les évêques suisses sur les orientations du Synode mondial des jeunes qui s’est tenu la même année.

En effet, le franc-parler et les positions orthodoxes de Mgr Eleganti lui ont souvent valu d’être évincé par ses pairs. Le missionnaire bénédictin, qui a été abbé de l’abbaye de Saint Otmarsberg de 1999 à 2009, a également contribué au lancement de la première Rencontre mondiale des familles en Suisse alémanique en 2019.

« L’Église n’était pas sur la mauvaise voie depuis 2000 ans et nullement dans le besoin d’être éclairée et corrigée par un processus synodal au 21e siècle », écrit Mgr Eleganti dans sa chronique, regrettant qu’au lieu d’aborder la synodalité comme un nouveau modus operandi dans l’Église, la discussion se concentre plutôt sur « tous les mêmes refrains réchauffés pour la énième fois depuis les années 1970″ : démocratie, participation, implication dans le pouvoir, femmes dans toutes les fonctions, diaconat ou sacerdoce pour les femmes ; révision de la morale sexuelle concernant les relations extraconjugales, le remariage et l’homosexualité, abandon du centrage sur le prêtre dans la liturgie, etc.  »

Du vieux vin dans de nouvelles bouteilles

 » Les propositions maintes fois avancées sont versées encore et encore dans de nouvelles bouteilles sur lesquelles les étiquettes ‘Écoute’, ‘Inclusivité’, ‘Accueil’, ‘Diversité’, ‘Égalité’ sont maintenant collées dans une sorte de campagne de marketing qui vend les nouvelles d’hier comme les dernières nouvelles […] », a-t-il déclaré. « Ce sont tous des termes qui sonnent bien et qui sont émotionnellement positifs, mais ce sont des phrases vides par rapport à la vérité ».

C’est précisément le type de relation à Dieu que véhiculent ces concepts que l’évêque suisse a remis en cause – celui d’un « amour global qui approuve et bénit tout ce que les gens font parce que tous sont enfants de Dieu », un Dieu qui s’arrête alors à être la « vérité et la justice » qui « excluent l’erreur et le péché. »

Rappelant que les enseignements de l’Église – y compris ceux qui concernent la vie conjugale et la sexualité – sont « immuables parce qu’ils sont vrais », il a affirmé qu’on ne pouvait s’attendre à des changements que dans la communication de la foi, et non dans sa doctrine. « Historiquement, les innovations dans la foi ont toujours été des hérésies qui ont conduit à de nouvelles divisions », a-t-il déclaré.

Pour lui, « parler constamment du Saint-Esprit et le revendiquer pour soi n’est rien d’autre que de la propagande, de l'(auto)tromperie, et fondamentalement une instrumentalisation de Dieu. »

Un résultat prédéterminé

Un autre aspect central de sa critique est le contexte défavorable à un discernement approprié par le Saint-Esprit, qui est censé être impliqué dans un processus synodal.

« Ce [processus synodal] n’a rien à voir avec un processus de réforme rempli par l’Esprit », poursuit-il. « Ce n’est rien de plus que la politisation interne à l’Église de ces sujets, en contraste avec le discernement de l’Esprit, qui n’est même pas entrepris à cet égard ou qui a déjà été entrepris et conclu, comme dans le cas du sacerdoce des femmes. »

« Le discernement, cependant, ne semble se produire que parce que les agendas ont été fixés dès le début et doivent maintenant être avancés universellement […] », a-t-il affirmé.
Solène Tadié