Alexis un Ivoirien catholique de 34 ans est « piégé » à Tunis depuis quatre ans et quatre mois. Il rêve d’aller rejoindre son fils né en France. En attendant le grand départ, il vit de petits boulots dans le quartier populaire de Bhar-Hazreg dans lequel la communauté ivoirienne a trouvé refuge, car les prix des loyers y sont accessibles. Au coeur du quartier, juste à côté de la boulangerie Hassine, se trouve le premier salon de coiffure africain celui de « Madame Julie », arrivée à Tunis il y a maintenant dix ans. Les Ivoiriens se retrouvent dans cet espace pour discuter du pays, s’échanger du travail, garder l’enfant d’une amie, ou se faire des nattes, c’est aussi le lieu de rendez-vous pour le grand départ vers l’Europe ou la mort. Car la réalité est terrible! Beaucoup se noient lors des traversées. C’est dans cette attente anxieuse, que dimanche après dimanche, suivant un rituel bien rodé, on se donne rendez- vous au salon avant de se rendre, bien unis à l’Église. Comment cette population déracinée vit-elle sa foi dans l’épreuve? Alexis prie « car il faut avancer », il faut aller de l’avant, et « avec l’aide de Dieu » il arrivera à sortir de ce quartier de Bhar-Hazreg « la mer bleue » qui sonne comme un ultime pied de nez à leur enfermement. Un seul objectif, une seule obsession l’anime : traverser cette Mer bleue pour atteindre son rêve d’Europe et voir son fils. Une coproduction KTO/LABEL VIDEO 2021 – Réalisée par Sonia Kichah